Danger pour l'homme et les animaux

La pollution atmosphérique présente un danger direct, par inhalation de composés toxiques, et indirect, par l'intermédiaire de l'alimentation contaminée.

1°) Inhalation d'air pollué

L'inhalation d'air chargé de contaminants peut être source d'accidents aigus au voisinage immédiat de la source polluante, ou bien d'effets chroniques, dont l'origine exacte est souvent difficile à évaluer car il y a mélange de polluants.

L'intensité de l'exposition est directement dépendante des facteurs géographiques et météorologiques : sens des vents, pluviosité...

L'impact de la pollution atmosphérique sur l'homme et les animaux domestiques est assez bien documentée, mais les conséquences sur les écosystèmes naturels sont beaucoup moins bien connues.

A l'échelle locale, le principal problème sanitaire est lié au mélange de gaz et de particules dégagés à partir des combustibles fossiles, en particulier par la circulation automobile:

(NO + NOx) + (SO2 + SO3) + hydrocarbures

De plus, sous l'action du rayonnement solaire, le dioxyde d'azote se décompose et fait apparaître de l'ozone, des radicaux libres et des composés organiques nitrés:

 

NO2 → NO + O

O2 + O → O3          R-H + O → R. + .OH            R. + NO2 → R - NO2

 La pollution photooxydante

D'un point de vue général, l'exposition à ce mélange de polluants est accusée de favoriser la bronchite chronique et l'emphysème pulmonaire. L'ozone est le polluant atmosphérique le plus dangereux pour la santé.

Le risque d'action toxique est en particulier très fortement augmenté par phénomène météorologique dit ''d'inversion de température'':

Dans les conditions normales, le gradient de température dans la troposphère évolue dans le sens négatif : la température décroît avec l'altitude. Mais en certaines circonstances, des masses d'air chaud en altitude bloquent une nappe d'air froid sur la surface terrestre, à la façon d'un couvercle, ce qui empêche la dissipation des gaz polluants dans l'atmosphère. 

De plus, très souvent dans cette couche froide, la vapeur est à une température inférieure à la température de condensation --- > il se forme alors un brouillard : c'est ce que l'on appelle le ''smog'' (Smoke: fumée, Fog: brouillard). C'est une forme redoutable de pollution, car elle conduit à l'exposition à une concentration très élevée et prolongée de polluants.

Les chiens sont particulièrement exposés lorsqu'ils vivent dans les grandes agglomérations urbaines, d'autant plus qu'ils respirent à la hauteur des pots d'échappement des véhicules. Les vétérinaires prennent cela en considération en cas de troubles respiratoires chroniques.

 

2°) Contamination de l'alimentation

Les particules émises dans l'atmosphère retombent sur le sol et se déposent sur les végétaux consommés par l'homme et les animaux. C'est la principale modalité d'exposition à long terme aux contaminants industriels pour les animaux de rente, à l'origine parfois de véritables intoxications chroniques.

C'est le cas par exemple de la pollution par le fluor. La principale activité industrielle responsable est l'extraction de l'aluminium par électrolyse à partir de son minerai, la bauxite. En effet, pour diminuer le point de fusion de la bauxite, on ajoute de la cryolithe (Na3 Al F6) et il a libération de 1 à 10 kg de fluor par tonne d'aluminium produite.

D'autres industries peuvent aussi libérer du fluor : celles qui traitent les phosphates naturels contenant du fluor pour préparer des engrais phosphatés, les briquetteries (argile riche en fluor), les foyers à charbon.

Les animaux s'intoxiquent au pâturage ou en consommant les fourrages récoltés autour des usines.

Fluor dents Le fluor résorbé a une très forte affinité pour les tissus minéralisés et s'accumule les dents en formation et dans les os, en provoquant des anomalies de l'émail dentaire et une fragilisation osseuse. La maladie qui en résulte est appelée la fluorose; elle touche les ruminants, parfois le cheval et la faune sauvage herbivore. L'amélioration des installations industrielles permet de réduire sensiblement les rejets de fluor, et la fluorose est devenue exceptionnelle dans les pays occidentaux.

La pollution des fourrages par les métaux lourds (plomb, zinc, cadmium…) autour des sites d'extraction ou de traitement peut aussi être responsable d'intoxication chronique chez les herbivores, mais la contamination est le plus souvent insuffisante pour se traduire cliniquement. On peut craindre en revanche une baisse des performances zootechniques et surtout une pollution des denrées produites : lait et abats en particulier.                                              

Photo ci-joint : Incisives d'une chèvre atteinte de fluorose