Les pesticides

Les pesticides

Danger des pesticides

 Les produits phytosanitaires des agriculteurs, ou phytopharmaceutiques pour les industriels, sont généralement désignés sous le terme "pesticides" en toxicologie. Il s'agit de l'ensemble des insecticides, herbicides, fongicides, nématoditices, molluscicides.. destinés à protéger les plantes contre les ravageurs.

 Les pesticides augmentent les rendements agricoles et participent à la lutte contre les maladies transmises par les insectes ou les mammifères, comme le paludisme, la maladie du sommeil, le typhus... Ils permettent également la préservation des ressources alimentaires : Un rat peut dévorer 15 kg de réserves par an, et il y a plusieurs milliards de rats sur la planète; et les dommages causés par les rats sont infimes à côté de ceux que peuvent causer les insectes...

Mais ce sont des substances destinées à détruire des organismes vivants, leur usage présente donc plusieurs types de risques pour les écosystèmes.

 
   

1°) Action non sélective

Effet direct possible sur des espèces non cibles voisines des ravageurs visés ; Exemple :action toxique des insecticides sur les abeilles ou les coccinelle

 

2°) Danger pour la faune sauvage

*Toxicité aiguë

Les animaux peuvent être intoxiqués par contact lors de traitement aérien, ou bien par ingestion. Les semences traitées par exemple, sont dangereuses pour la faune granivore et peuvent provoquer des mortalités importantes dans les populations d’oiseaux.

*Toxicité chronique:

Il faut redouter en particulier les effets néfastes sur la reproduction. Ces effets sont bien connus pour les insecticides organochlorés : ce sont des inducteurs des cytochromes P450, enzymes tissulaires responsables de la dégradation métabolique de nombreuses substances endogènes et exogènes. Ils peuvent donc accélérer le catabolisme des stéroïdes et par là être responsable de troubles endocriniens (infertilité); d'autre part, ils inhibent l'anhydrase carbonique, qui intervient dans la formation de la coquille de l'oeuf.  Il s'ensuit globalement une baisse de fécondité des oiseaux.

 
   

Certains insecticides (lindane) et herbicides (atrazine..) pourraient également être des perturbateurs endocriniens, en se fixant sur les récepteurs hormonaux.

 Les fongicides dithiocarbamates (manèbe, zinèbe, thiram…) sont responsables d'une inhibition de la ponte chez les oiseaux qui consomment des semences traitées et leur utilisation pourrait entraîner une raréfaction des populations d'oiseaux granivores

 

Outre les effets sur la reproduction, on peut craindre dans les populations sauvages

-        des effets immunodépresseurs, et donc le développement de maladies infectieuses

-        des effets neurotoxiques pouvant conduire entre autres, à des troubles comportementaux

(ex  désorientation chez les abeilles)

 

3°) Accumulation dans la chaîne alimentaire

Chaîne terrestre : La plupart des pesticides sont des molécules liposolubles qui sont bien résorbées par les animaux et se concentrent dans le tissu adipeux, les abats, le lait, les oeufs

Le traitement des végétaux expose donc le consommateur, non seulement directement, mais aussi par l'intermédiaire des denrées d’origine animale.

 

Chaîne aquatique : les pesticides répandus sur les cultures sont entrainés par lessivage, ruissellement et érosion, dans les eaux souterraines et superficielles (voir rubrique "eau"). Ils contaminent donc l'eau de boisson, et toute la chaîne alimentaire aquatique.

 

4°) Déséquilibre de l'écosystème

En faisant disparaître parfois totalement certaines populations, les pesticides peuvent conduire à

- la réduction de la diversité des biocénoses: disparition d’espèces végétales par l'emploi d'herbicides, disparition des prédateurs des espèces animales détruites par les insecticides ou les rodenticides.

- la création d'une niche écologique vide, que viendra combler une nouvelle forme de vie, parfois plus dangereuse

 

  5°) Développement de résistances

Au début de l'emploi d'un nouveau produit phytosanitaire, les résultats sont généralement spectaculaires, mais il apparait ensuite des résistances et, en cas de  disparition des prédateurs et des parasites du ravageur, on peut assister au contraire à son extension phénoménale.

 

Le plan écophyto 2018

Au Le plan écophyto 2018 a été mis en place en 2008 par le Ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche, suite au Grenelle de l'Environnement. Il avait pour but initialement de réduire l'usage des produits phytopharmaceutiques de 50% d'ici 2018. L'objectif semble trop ambitieux, et on ne fixe plus de chiffre aujourd'hui.

L'action repose sur les axes suivants :  

1. Evaluer les progrès en matière de diminution de l'usage des pesticides.  début de l'emploi d'un nouveau produit phytosanitaire, les résultats sont généralement spectaculaires, mais il apparait ensuite des résistances et, en cas de  disparition des prédateurs et des parasites du ravageur, on peut assister au contraire à son extension phénoménale.

2. Recenser et généraliser les systèmes agricoles et les moyens connus permettant de réduire l'utilisation des pesticides, en mobilisant l'ensemble des partenaires de la recherche, du développement et du conseil

3. Innover dans la conception et la mise au point de systèmes de culture économes en pesticides

4. Former à la réduction et sécuriser l'utilisation des pesticides

5. Renforcer les réseaux de surveillance des bioagresseurs et des effets indésirables de l'utilisation des pesticides

6. Prendre en compte les spcificités des DOM

7. Réduire et sécuriser l'usage des produits phytopharmaceutiques en zone non agricole

8. Organiser le suivi national du plan et sa déclinaison territoriale, communiquer sur la réduction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques.